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Le fantasme ubimédia: à grand pouvoir, grande responsabilité

le storytelling de l'ubimédia : du monde enchanté, puis désenchanté, au monde qu'on va perdre.


Le storytelling de l'ubimedia

Petite réflexion sur ces vidéos et reportages visionaires et qui racontent mis bout en bout une histoire du digital omniprésent, à savoir l'ubimedia. En fait, ces séquences vidéos sont révélatrices d'une représentation du fantasme de la digitalisation du monde. J'ai dû zapper un certain nombres de clips vidéos, il faudrait prendre plus de temps à indexer ces films sur une fresque, mais j'en ai retenu quelques uns qui me semblent bien illustrer ce storytelling de l'ubimedia.

Qu'est ce que ces petits films nous disent ? Plus exactement, qu'est-ce qu'ils nous renvoient. On a eu d'abord les séries commerciales, valorisant l'homme augmenté (le soi augmenté plutôt)  dans un "smartworld" par ses capteurs, écrans et objets connectés dans le cloud avec les data contextualisées à l'instar de Microsoft avec son a Glimpse into the future , puis le série A day made of glass de Corning. Ensuite, on est sorti du registre commercial pour aller dans celui du court-métrage d'auteur avec Sight par exemple, portant l'attention sur le rapport à l'autre et non plus le rapport à soi .Et c'est la qu'on commence à déchanter. Sight amène de l’inquiétant avec la pulsion intrusive sur autrui et le "privacy concern". Puis, on a eu le cauchemar sécuritaire Plurality (...). Et enfin ce Everything broken, centrant l'histoire cette fois sur notre rapport au monde tangible, un brin nostalgique d'une sensation perdue, forçant le trait sur un humain tronqué de sa capacité à sentir, toucher, communiquer avec le monde (et les gens) ,...Une "belle" métaphore,... un peu agaçante (pour ma part), sortez vos mouchoirs, snif.



Everything Broken from basil iskandrian on Vimeo.


Avec l'ubimedia, on est entre deux tensions, entre enthousiasme et réserve.

Ainsi, après le réenchantement du monde par le digital, on assiste donc depuis quelques mois au désenchantement du monde (toujours) par le digital, dont Sight a été le moment de bascule entre ces deux phases. Mais qu'on encense ou que l'on dénonce, on esthétise dans les deux cas le fantasme du digital ubiquitaire. J'ai pratiqué à ma façon, à moindre degré évidement, en présentations client, ou dans mes billets, les deux exercices, souvent en même temps d'ailleurs... (non, non, je n'ai pas versé de larmes ni tendu un mouchoir, çà restait convivial ). On est donc entre ces deux tensions : entre enthousiasme et réserve.

Changer la nature du réel et nous avec.

Au fond, c'est l'imaginaire humain qui est en train d'intérioriser la mutation humaine et du réel en cours, presque inconsciente : le transhumanisme et sa solubilité dans un monde digitalisé. Et dans cette phase de désillusion, on donne l'impression que l'humain perd sa tangibilité au monde, perd sa maîtrise sur le smart ubiquitaire...alors que c'est bien l'humain qui est l'architecte de ce 6eme sens et de ce monde interconnecté des objets intelligents et des machines. Ce n'est pas à nous de devenir des robots ou des "humains cassés" dans un monde ubimédia . C'est à nous qu'il revient de mettre du sens dans ce que l'on invente et dans la manière dont on pratique l'usage... si cela nous fait vivre mieux, vivre plus, si cela appauvrit l'expérience au réel ou la dépasse. Un réel que l'humain modifie dans sa nature et nous avec.

Quel monde hybride allons-nous et voulons-nous fabriquer ?

Un monde hybride assurément et nécessairement humain. Le storytelling de l'ubimédia devient alors question de société et donc sujet politique, de responsabilité. Continuons à rêver et à se projeter tout en gardant les pieds sur terre, avec vigilance, inventivité, audace...



...et en gardant notre humour.



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