Contribution au livre blanc participatif d'InternetManager Club ( à télécharger ici) pour y partager ma vision de l'internet en 2012 (très court terme donc):
Vers un Internet "context friendly" ubimédia
2012 marque l’entrée dans l’internet ubiquitaire, un internet everywhere et permanent, bref un internet baignant le réel ; ce fameux nuage ou « cloud » qu’on évoque aujourd’hui comme un agrégat de DATA s’organise demain en suites logicielles et servicielles ambiantes, c'est-à-dire contextualisées et « on demand », augmentant les possibilités d’action et d’interaction in situ pour interagir sur les contextes immédiats ou lointains.
Ce qui change la donne du point de vue de l’utilisateur final. Cet internet là en effet, suppose une approche ubimédia de l’interactivité qui se traduit par « l’empowerment » de l’utilisateur final dans son rapport au réel. Il aura le pouvoir de personnaliser son nuage, de le partager socialement avec des filtres d’intimité plus poussés, d’y appeler des services à sa mesure, au bon endroit, au bon moment, sur telle durée, en fonction de ses trajectoires, de ses lieux (indoor et outdoor) et moments de vie. Et ce, quelque soit le device de connexion et les modalités d’interaction à sa disposition in situ. L’interactivité est protéiforme et disséminée partout.
Ce qui change la donne pour les marques et les collectivités, dès lors que le nuage devient un terrain d’offre de services contextualisés. De fait, elles vont devoir investir et revendiquer un ou plusieurs contextes et les enrichir de services ad hoc, investissant dans l’innovation sur les usages comme jamais. La force du digital n’est alors pas simplement communiquer, promouvoir, vendre, réseauter: en 2012, le digital augmente le produit et la marque d’un service ou d’une expérience indoor/outdoor à valeur ajoutée.
Les sources de revenus proviendront des contextes (leur écosystème local) à la condition d’y faire naitre une longue traine de services, masse critique d’utilisateurs oblige, sur laquelle atteler une forme de régie publicitaire géolocalisée et granulaire.
Mais avec les logiques de centralisation de l’internet, des frais de péages difficilement contournables noircissent l’horizon : droit de passage aux tuyaux, d’autant qu’on passe au Très Haut Débit ; péage via la gamme de devices fermés estampillés Apple par exemple, sésame obligé à une offre de services logicielles sans équivalent.
Ainsi 2012 serait la fin du rêve de l’Internet libre sans contrôles : on entre dans la « minitélisation » d’internet et le marché des données personnelles en contre partie d’une liberté d’usages décuplée in the Real Life. A moins, et il faut l’espérer, que le politique ne vienne à la rescousse !