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TagWhat, un réseau geo social mobile qui annonce l'hyperlocal comme media stratégique ?

Quand on évoque le réel en tant qu' interface interactive ubimédia, il faut le rapporter à l'échelle hyperlocale car c'est là qu'on peut évoquer un contexte d'usages et de besoins, d'expériences interactives et d'engagement des clients, donc un écosysteme et donc de la valeur. J'ai eu l'occasion de décrire la stratégie de Starbucks selon cette approche.  Et  le dispositif  qui m'interpelle ici, TagWhat  repose aussi sur cette approche.





Tagwhat est un autre navigateur de réalité augmentée sur mobile tel que Layar, qui adossé à son web géo-social Tagwhat.com, franchit un seuil dans l'usage d'écriture du réel ou folksotopie   (taguer les lieux) .  On parle avec Tagwalk de check-in augmenté.


Je réagis ici en extrapolant des usages que pourrait susciter ce type d' appli au travers de ses prochaines évolutions...


J'imaginais il y a deux ans un "géo-Emotioner " dépassant le simple dépot d'avis ou recommandation, au delà de l'exclusive logique de consommation pour associer depuis son mobile une émotion à des coordonnées locales, émotion à partager avec les siens et son réseau, liée à une place, une plage, un arbre, un banc public, un livre, une petite route, voire des objets investis de leur vécu.Tagwhat semble se rapprocher de cette promesse, même si la dimension marketing n'est surtout pas oubliée ainsi que la synchronisation avec les réseaux sociaux liés au local assurant de fait du contenu contextuel et de la visibilité sociale (tels que Flickr, Wikipedia, Foursquare, Facebook et aussi twitter). 


Au delà  d'un Foursquare ou d'un Places de Facebook .
Nous pourrions taguer un lieu de nos émotions, et l'enrichir d'un vécu d'expérience in situ à partager ou à garder pour soi?
Les gens personnaliseraient les lieux, les endroits en y inscrivant leurs traces multimédia non pas qu'a posteriori  depuis un site web social mais ici et maintenant  depuis son smartphone et de manière plus riche, voir même a priori si on destine le message à taguer sur le passage d'une personne qu'on cherche à séduire, surprendre, informer. Ce message pourrait revêtir plusieurs formats.


Et de proposer une panoplie d'UGC in situ enrichie de nouveaux formats.
Bien plus qu'un avis textuel ou une simple photo ou vidéo, on parle ici de taguer un lieu en y affectant une musique, un graffiti ou avatar digital, un slogan, un cadeau, une oeuvre d'art virtuelle, etc... Bref,  matérialiser un vécu ou un morceau d'expérience à vivre (ou revivre)  par une couche informationnelle juxtaposée au réel. Ces traces multimédia seraient de plus, intelligentes pouvant se rappeler à votre mémoire ou celle de vos amis ou bien se programmer pour éclore à votre passage ou ceux de vos amis ou anonymes "affinitaires"...et selon un rythme au temps qui va de l'éphémère au pérenne.








Une nouvelle valorisation des lieux par les gens pour eux-mêmes, mais aussi les marques pour les gens.
Et de concrétiser le réel commenté, réinventé à la sauce de chacun :  une autre manière de le consommer, certes, mais aussi de le jouer et le transformer de manière poétique ou polémique ;-). C'est aussi la porte ouverte à toutes sortes de "pollutions" ou hacking pour le meilleur et pour le pire.

  • Faire de ses lieux de marque, un canal stratégique grâce à l'ubimédia ? Starbucks par exemple qui propose à ses clients des services exclusifs au travers desquels promouvoir des partenaires...
  • On peut imaginer qu'une marque affiche seulement pour ses clients une lecture ou un mode de consommation des lieux dont elle se fait mécène en phase avec son ADN et où ses clients fans s'y reconnaissent et s'y retrouvent.
  • Pourquoi ne pas créer aussi l'exclusivité et la rareté d'un lieu comme privilège VIP d'expression in situ  ?

  •  ou à l'inverse, comme "l'espace public n'est à personne", on peut imaginer que tout un chacun puisse poser un graffiti très personnel quitte à le rendre anonyme ou au contraire à le signer, enrichissant le lieu ou l'objet situé de datas émotionelles...

  • Ou bien, taguer le siège d'une multinationale par des dénonciations amères ou rebelles. Et donc, déplacer le scope de l'e-réputation de marque qui devra s'étendre jusqu'à ses lieux des marques et leurs micros-lieux : espaces publicitaires, enseignes lumineuses, points de vente. Souvenez-vous cet été au moment de la marée noire US cette application de réalité augmentée dénaturant l'enseigne BP ...

  • Mais qu'attend Facebook pour permettre à tout un chacun de taguer un lieu avec un cadeau virtuel  à acheter sur le réseau social éponyme ? Par exemple, semer un cadeau à sa conquise qu'elle "recevra"  en passant la sortie de son bureau...

  •  ou mieux, en surprenant son épouse qui récuperant sa voiture, la découvre augmentée d'un skin flowers virtuel d'un Interflora ? C'est gadget ? Ok. Remplacer Interflora par MacDonald's (du coin)  et skin flowers par "bons d'achat" ou "une place de ciné  offerte pour tel film" avec la BO en fond musical. Tant pis pour l'épouse...


    Go Ahead !  C'est là, ca arrive !
    Pourquoi attendre que l'usage de folksotopies se démocratise ?  Pour s'en convaincre, ce cas inspirant tout chaud : le réel comme terrain de jeu autour d'un produit virtuel, ici une voiture avatar, comme pièce maîtresse d'un jeu de piste à l'échelle urbaine, induisant un engagement réel des joueurs  pour tenter de gagner une vraie mini cooper  ( cf vidéo du teaser Mini Gateway Stockholm 2010)...





      Dans cette perspective, le réel considéré dans sa dimension hyperlocale peut devenir le media interactif stratégique sur les toutes prochaines années:
      • avec des smartphones qui se démocratisent et qui sont de plus en plus précis et simple d'utilisation (iphone 4 par exemple avec camera Retina, pico-projecteur embarqué sur mobile), 
      • avec de nouveaux devices prometteurs, non il n'y a pas que les tablettes,  les lunettes à réalité augmentée   nous sont annoncées dans 3 ans 
      • le contexte devient cliquable mais surtout devient le jeu d'interactions nouvelles et donc de créations de valeur contextualisée 
      • une valeur contextualisée et donc très personnelle parce que personnalisée et intime inhérente aux lieux de vie des gens. La gestion de filtres d'intimité conditionne pour beaucoup cet horizon et constitue un défi autant ergonomique, fonctionnel que technique et juridique.




      pour aller plus loin : Découvrir  la vision   de Dave Echolness co-fondateur de Tagwhat.




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