Starbucks propose une suite numérique à ses clients : vers la métamorphose du lieu en interface ubimédia ?
source image: Michelle V. Agins/The New York Times
J'imaginais dans un récent billet une évolution prochaine de la stratégie de la marque Starbucks : Starbucks, mayor de l'hyperlocal marketing interactif ? Notamment, augmenter le lieu par une offre de services interactifs contextualisés à consommer in situ.
Justement, on y est presque avec cette découverte ce matin lors de conférence sur les "tiers lieux" animée par le Groupe CHRONOS avec la société inProcess et accenture, d'un indice révélateur de l'importance de l'hyperlocal dans la révolution ubimédia: Starbucks a annoncé lundi dernier proposer une nouvelle offre, une suite numérique à consommer sur place.
Outre le WIFI offert, Starbucks propose des news locales en partenariat avec Yahoo et l'accès à des contenus numériques tels que Zagat et le Wall street Journal, lesquels sont des services web payants mais offerts si vous êtes assis chez Starbucks ! Très malin de rattacher une offre exclusive de contenus numériques à une enseigne: une manière efficace de fidéliser la clientèle à un lieu en même temps que d'amener de nouveaux clients (en s'appuyant sur le relais de la puissante communauté de starbuckers. ). Déjà 4 % de de progression des ventes ! (Plus de précision sur le site du NYTIMES)
L' enseigne de café-restauration modifie son modèle économique analyse Bruno MARZLOFF, en passant du Café basé sur la rotation des clients, vers un modèle de Café "Tiers lieu" qui propose au client de consommer au-dela du café, une suite numérique . Ainsi, on passe de la logique de fast-food et lieu de pause-café à celle de "squatting " en prenant le temps d'utiliser des services (numériques) à consommer in situ, le lieu devenant un carrefour de présences , de "dé-mobilité" pour reprendre un des nouveaux mots appris ce matin :)
Enseignement : ce positionnement stratégique tient compte des nouveaux usages et comportements des consommateurs en milieu urbain, armés d'une capacité interactive ubiquitaire permise par la technologie numérique . Il faut penser la ville et ses commerces autrement, comme pluggés les uns des autres, l'hyperconnectivité aidant, le consommacteur pouvant l'espace-temps d'une halte ou d'une destination interagir.
Ici, le lieu Café Starbucks fait office de sas pour le nomade consommacteur, telle une "interface ubimédia ", c'est à dire une interface permettant d'interagir avec des "lieux physiques connectables et des lieux virtuels", proches et distants. Le consommateur peut accéder à tous ses lieux qu'ils soient personnels ou/et affinitaires ( dans lequel j'inclue les offres de services) depuis ce tiers lieu interactif. L'enseigne propose une suite de services numériques exclusifs ( cf ci-dessus) qui pourra s'enrichir mais potentiellement le client peut accéder à tout le spectre de services digitaux
- Lifestreaming personnel comme la présence ou les traces de ses amis on air alentour ou à l'autre bout de la ville,
- folksotopies avoisinantes
- Choix d'une salle de ciné, s'informer sur les POI du coin
- Correspondance mail perso et professionnels, faire ses courses en ligne, gérer son compte en banque,
- accéder à son poste de travail virtuel, rédiger un billet,
- et pourquoi pas interagir avec ses lieux personnels connectés, comme sa maison située à 40 km pour régler le thermostat , ou programmer l'enregistrement d'une émission télévisée,...)
- rencontrer quelqu'un autour de soi par affinité en émettant ses hormones numériques ;-)
- participer à un évènement local ou distant en le commentant en temps réel
- ...
ps : Je reviendrais sur cette conférence trés éclairante et passionnante sur la notion de tiers lieu et in fine, pour tenter de la confronter à la notion d' hyper-lieu ou hyperlieu par analogie à hyperlinh, à laquelle je me raccroche sur ce blog comme un prisme pour comprendre les enjeux digitaux IRL.